Nous somme tous bouleversés par la disparition d'un Maître de Taijiquan, mais aussi d'un ami marié à une charmante femme et père de deux adorables petites filles ; tous quatre ont péri dans un accident de la route effroyable, nous nous associons avec une grande tristesse à la peine qui accable les deux familles.
Philippe Raffort a commencé les arts-martiaux par le judo en 1967 à l'âge de onze ans au CSAKB sous la direction des maîtres Maurice Philippe et Louis Renelleau, à cette époque les cours avaient lieu dans le gymnase sur le plateau supérieur que nous partagions avec la section gymnastique.

Maître Renelleau, parallèlement à son activité de professeur de judo pratiquait les arts de combat chinois, en fin de cours il apprenait à ceux que cela intéressait les "danses de combat" de Shaolin; Philippe Raffort se découvrît une passion pour ces nouvelles disciplines au point que Louis Renelleau lui proposa de venir profiter de l'enseignement de son propre professeur d'art de combat chinois, maître Albert Wong qui avait récemment créé la première fédération française de Wu Su. En 1974 il était ceinture marron de judo, laissant son frère caracoler en tête de tous les podiums judo de sa catégorie, il décida de se consacrer entièrement aux arts de combat chinois.

Dans l'enseignement de maître Wong il y avait beaucoup d'exercices de renforcement physique et de Qi Gong mais aussi le Taijiquan du style Chen Pan Ling, il fût très vite dans les élèves les plus assidus, de ceux capables aussi bien de faire des "pompes" sur les poings pendant des heures que de mémoriser tous les tao "danses de combat". Sa soif d'apprendre l'entraînait même dans les librairies spécialisées où, quand il ne pouvait les acheter, il apprenait par cœur, sur place, les enchaînements en feuilletant les ouvrages en chinois.

Par la suite il étudia différents styles de Taijiquan, apprît le chinois, se rendît en Chine puis devînt une référence dans le monde des arts martiaux chinois français et dans la Fédération Française de Wushu dont il est un des membres fondateurs. Il était aussi le représentant de l’Ecole Chen au sein du collège technique de la FFW qui l’a reconnu au grade élevé de 5ème Duan.. Sa passion d’enseigner lui a fait parcourir de nombreux pays dans lesquels il s’est attaché la reconnaissance de tous ceux qui l’ont approché.

Le trait de caractère qui dominait chez lui était la simplicité doublée de modestie. Nous formulons des voeux pour que  les assistants qu'il a formés au Kremlin-bicêtre, Henriqué Manuel et Ricci Dominique, aient à coeur de suivre le chemin qu'il leur a tracé.

Section Arts martiaux du CSAKB
Annie et Pierre Croizier